Par le Dr Blandine AUBLIN
Médecin du Travail Hyperbare
DIU de médecine hyperbare et subaquatique
La législation de la surveillance médicale à l’aptitude à l’hyperbarie a évolué et actuellement le risque hyperbare est repris, au titre de la Surveillance Individuelle Renforcée (SIR) dans le décret n° 2016- 1908 du 27 décembre 2016 relatif à la modernisation de la médecine du travail.
Ce décret propose un suivi médical pour toutes les catégories SIR confondues (dont le risque hyperbare), avec :
Certaines catégories de risques professionnels, comme la catégorie des salariés exposés aux radiations ionisantes, ont des décrets d’applications spécifiques, qui modulent la périodicité du décret n° 2016-198.
Dans ce nouveau décret, il n’y a pas d’élément permettant de guider la pratique des médecins en charge de la surveillance professionnelle hyperbare.
En parallèle, la Société Française de Médecine du Travail (le SFMT) conjointement avec la Société de Médecine Subaquatique (MedSubHyp) ont édité « les recommandations de bonnes pratiques pour le suivi en santé au travail des travailleurs intervenant en conditions hyperbares » validées par l’HAS (Haute Autorité de Santé).
Ces recommandations reprennent l’intérêt des examens complémentaires et guident les médecins qui font des aptitudes pour les intervenants hyperbares dans leur pratique.
Et parmi les recommandations, il reste recommandé :
Dans notre profession, une forte proportion des travailleurs sont en intérim, ce qui rend plus complexe la vérification de l’aptitude médicale des travailleurs, pour autant nous devons garantir à nos travailleurs le meilleur suivi médical possible.
C’est en réalisant un suivi médical de qualité, et en respectant les règles de prévention, et les tables de décompression que nous prévenons les accidents du travail et les maladies professionnelles de nos salariés.
Plusieurs options sont possibles mais seul l’avis d’aptitude rédigé par un médecin du travail, sur l’avis uniformisé, stipulant clairement le poste de travail a valeur légale. (Ou les risques pour les intérimaires).
– Soit le poste de travail indique clairement Scaphandrier (classe/ mention) = par définition professionnel intervenant en milieu hyperbare humide.
– Soit si je suis intérimaire, les risques sont bien notés avec « risque hyperbare », ainsi que les autres risques auxquels le travailleur peut être exposé.
1/ idéalement je vois un médecin du travail qui a la compétence de médecine hyperbare et qui en une seule visite rédige un avis d’aptitude au poste de scaphandrier en prenant en compte les paramètres de la surveillance médicale dont il a lui-même la connaissance.
2/ le médecin du travail n’a pas la compétence pour l’hyperbarie, Il fait appel à un spécialiste qui est porteur du DIU de médecine hyperbare:
L’avis « hyperbare » est un avis de spécialiste qui guide le médecin du travail pour rédiger son avis d’aptitude.
De façon identique, le médecin du travail demandera d’autres examens médicaux pour le guider dans la décision de son avis d’aptitude.
Le médecin du travail reste seul juge de la périodicité des visites, et des examens complémentaires à demander.
Je ne suis pas encore professionnel, donc n’importe quel médecin porteur d’un DIU de médecine hyperbare peut rédiger cette aptitude pour l’accès à la formation. Il n’y a pas d’obligation à ce que j’ai un avis d’un médecin du travail.
SEULEMENT :
– il est important dès l’entrée en formation, de voir un médecin hyperbare qui a l’expérience ou la connaissance des restrictions et du suivi professionnel,
=> le risque est de payer une formation avec une aptitude faussement rassurante et que secondairement le stagiaire soit inapte à la profession.
La visite annuelle n’est pas une obligation puisque le décret reprenant le risque hyperbare, propose une surveillance médicale plus espacée.
Cependant le médecin du travail reste le seul décideur de la périodicité de la visite. Donc si elle a une échéance d’un an, elle n’est plus valable au bout d’un an.
La loi a changé, auparavant l’arrêté imposait une visite annuelle et bi-annuelle après 40 ans. Cet arrêté a été abrogé.
Par contre, les recommandations de bonnes pratiques restent sur une périodicité d’un an pour la visite médicale hyperbare dans le cas de l’exposition hyperbare (recommandation n°3) (1,2)
1/ le siège social de l’entreprise impose de faire appel au service de santé au travail dont dépend territorialement l’entreprise.
Si ce service de santé au travail a un médecin du travail hyperbariste, c’est la situation idéale car le scaphandrier ne fera qu’une visite du travail et spécifique.
Si les salariés ont un chantier à proximité d’un service de santé au travail ayant cette ressource médicale : ils peuvent être vus par ce médecin au titre du statut de salarié éloigné (décret n° 2014-423 du 24 avril 2014 relatif à l’application des dispositions relatives à la santé au travail des travailleurs éloignés)
Ainsi l’employeur paye la visite dans un autre service de santé au travail à proximité du chantier. L’entreprise reste affiliée au service territorialement compétent.
2/ soit le médecin du travail n’a pas les compétences dans l’hyperbarie, il m’adresse à un médecin hyperbare qui lui rendra un avis et ensuite le médecin du travail rendra secondairement l’avis d’aptitude.
3/ Au besoin, l’entreprise peut toujours contacter la DIRECCTE et le médecin inspecteur de son secteur afin de demander s’il est possible que les visites de ses salariés soient faites par un médecin du travail / hyperbariste d’un autre service en argumentant les points législatifs qui pourraient faciliter cette requête.
4/ je suis intérimaire : mon employeur est l’agence d’intérim. Je suis vu par un médecin du travail à proximité du chantier ou je fournis une aptitude de travail hyperbare à l’agence d’intérim conforme à la nouvelle législation, conforme et bien datée.
Idéalement, compte tenu des obligations des entreprises de travaux immergés, l’employeur (qui est souvent le CPH), doit être à jour de visite médicale hyperbare.
Même s’il n’est pas obligé d’avoir une visite auprès d’un médecin du travail, (lié à son statut de dirigeant non salarié), il est fortement conseillé qu’il se rapproche du service de santé au travail dont dépend son entreprise territorialement afin d’avoir une aptitude hyperbare conforme comme ses salariés et intérimaires scaphandriers.
De plus, si l’entreprise fait intervenir un médecin du travail hyperbariste, ce dernier pourra viser et conseiller l’entreprise sur son MSH .
Toute entreprise de travaux immergés peut faire appel au référent hyperbare dans sa région appartenant au groupe de travail hyperbare de l’OPPBTP pour être guidée et aidée dans ses obligations.
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